Venez nous rejoindre pour randonner en toutes saisons dans nos belles Pyrénées (Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège, Catalogne...)
Deux niveaux sont proposés :
Il est l’un de ces sommets que l’on remarque peu, notre regard attiré par ses illustres voisins de quelques mètres seulement ses aînés.
Et pourtant c’est bien grâce à sa présence que l’Estany Blau reste habillé de son précieux névé tardif à l’ombre de son imposante silhouette rappelant l’échine pétrifiée d’un monstre des temps anciens…
C’est bien lui qui, scindant la haute vallée par son milieu, taquina longtemps le géographe en charge de statuer avec précision le lieu de naissance de la Têt (La Grava ou la Llosa ?)
Et bien voilà l’occasion de lui rendre un bel hommage, à la hauteur de sa discrétion, de son espièglerie, de sa beauté sauvage et de son altitude, ça va de soi…
Illustration: Aquarelle de Vincent Desplanche dont je vous invite à visiter le site https://www.flickr.com/photos/vincentdesplanche/albums
C’est en 1415 que par acte notarié, le seigneur de Sureda permet aux habitants de défricher et de travailler les terres en friches de la partie de terroirs appelés Las Dechs. La pratique du Tallat i sembrat permettra aux habitants de cultiver la terre pour leurs propres besoins.
Après la Révolution, ce droit d’usage est repris dans le Code Civil, mais ce n’est qu’en 1839 que la municipalité consent à distribuer des vacants communaux sous l’appellation Les Dechs.
Ces tallats étaient louées, à peu de frais, aux familles de Sorède, sur des terres communales, situées sur le piémont des Albères. Ces familles s’engageaient à les défricher et à les mettre en culture. La pente naturelle des parcelles après de longs et pénibles labeurs laissait place à des gradins de terrasses soutenues par des murets de pierres sèches.
L’avantage pour tout le village était de repousser le maquis de bruyères qui favorisait les risques d’incendie. De plus le gros gibier comme les sangliers était éloigné.
La plupart des chefs de famille qui entretenaient des tallats étaient employés à la fabrique de micocouliers, à la scierie ou dans des exploitations agricoles de la plaine. Sur les tallats, ils cultivaient la vigne, plantaient quelques arbres fruitiers comme les cerisiers, les pommiers et l’incontournable figuier à côté de la non moins incontournable citerne. En effet on ne compte qu’une seule source, celle du Pardal.
Aussi, ils installaient des citernes de pierre qui recueillaient les eaux lors des orages provenant des « feixes » (plates-bandes cultivées).
Sur chaque tallat était construit en pierres sèches, un abri ou « barraca » ou « casot », quand le toit était de tuiles pour y mettre leurs outils et de quoi réchauffer le repas apporté du village. Certains possédaient également une cheminée. Aucun abri n’est semblable à un autre. Ce sont des illustrations d’architecture rurale populaire.
Les tallats étaient surtout travaillés les dimanches et jours de fête, en famille, mêlant jeunes et anciens.
La pratique des tallats s’est éteinte avec l’exode rural et le maquis des bruyères a retrouvé tous ses droits et le temps a eu raison des abris.
Aussi, l’Association PASTOR, a restauré quelques abris et a fait le choix difficile, parfois plus de sept familles se sont succédées sur le même tallat, de mettre un nom de famille sur chacun d’entre eux afin de rappeler que les tallats ont été des lieux de vie et de travail et que la montagne de Sorède n’a pas toujours été seulement cet agréable lieu de promenade dont la découverte vous est proposée.
Après les rudes conditions hivernales du week-end dernier, pour nous rappeler que l’été se terminera dans quelques temps, le cours tranquille du réchauffement climatique peut reprendre son cours. Ce sera donc probablement avec un meilleur temps que nous pourrons gravir le Cambre d’Ase. Si ce sommet emblématique fait parti des classiques de notre département, la montée ici proposée nous fera sortir des sentiers battus. Nous commencerons tranquillement par la vallée d’Eyne, puis lorsque nous sortirons de la forêt, nous quitterons le sentier pour bifurquer par l’orri de baix, et monter hors sentier mais sans grande difficulté jusqu’à la crête, malgré un bon raidillon de plus de 500 m de dénivelé pour l’atteindre… La suite sera plus aisée pour arriver au sommet et profiter de cette sentinelle perchée entre Conflent et Cerdagne.
La vallée de Porta s’étire jusqu’à la Portelle Blanca d’Adorra, ancien chemin des Bons-hommes. Elle nous accueillera pour le bivouac au niveau de la cabane pastorale. Le lendemain, l’ascension empruntera un chemin d’estive à flanc jusqu’à la Jasse de La Cabaneta. Puis, par degrés et passages de cols, nous atteindrons la crête et le sommet offrant une vue panoramique. Le retour variera selon le temps ou les forces restantes.
Les 2/3 de la randonnée se déroulent hors sentier sur pente raide couverte de gispet. Les bâtons seront alors d’une grande utilité.
c'était la dernière randonnée avant la pause estivale.